Voulue par le Mouvement HLM depuis début février, la réunion avec le Premier ministre pour trouver une issue à la "crise grave créée par la loi de finances 2018 (RLS, TVA de 5,5 % à 10 %, etc.) et par la trajectoire budgétaire des prélèvements annoncés", a eu lieu le 21 mars.
Si aucune décision n’a été prise, le Premier ministre a laissé la porte entrouverte afin que les bailleurs sociaux trouvent dans les quinze jours qui viennent des compensations d’exploitations à la perte de 900 M€ suite aux décisions prises dans la loi de finances, "le maximum supportable pour les organismes HLM", rappelle Marianne Louis, directrice générale de l’USH (Union sociale pour l’habitat), alors que le gouvernement en prévoit 1,5 Md€ en 2020. Le Premier ministre s’est dit "inquiet" de la crise que traverse le logement (forte baisse des mises en chantier dans le privé et le social), mais que la trajectoire de 1,5 Md€ de baisse des APL reste "la ligne à suivre", tout en se disant être "prêt à s’écarter un peu de ce chiffre".
"Nos présidents n’ont pas réussi à obtenir de chiffre exact, mais il se situe entre 900 M€ et 1,5 Md€", souligne Marianne Louis. Edouard Philippe a donné quinze jours au mouvement HLM pour travailler avec Julien Denormandie, ministre délégué à la Ville et au logement : "Nous allons regarder où sont les marges de manœuvre, comme mobiliser une partie du Prêt d’investissement volontaire lancé il y a peu, ou du gel du taux de livret A qui a eu des effets très bénéfiques pour le secteur bancaire, notamment", ajoute la directrice générale de l’USH. Les organismes HLM sont donc prêts à dépasser la limite de 900 M€ mais espèrent obtenir en contrepartie "un peu d’oxygène à remettre dans la machine".
Car le secteur de l’immobilier a besoin de stabilité. "Nous voulons discuter pour 2020 mais aussi 2022. Il faut envoyer un message de sécurisation sur les trois ans qui viennent. Nous ne pouvons pas devenir une variable d’ajustement budgétaire chaque année, c’est très mauvais pour l’investissement". Dans tous les cas, le Mouvement HLM estime avoir reçu un signal positif du Premier ministre, qui n’est pas "un train lancé que rien ne peut arrêter".