La Fédération des acteurs de la solidarité (ex-Fnars devenue FAS), qui rassemble 870 associations, a présenté en marge de son congrès qu’elle tient à Dijon, jeudi 12 et vendredi 13 janvier, sur le thème "Investir dans la solidarité", la cinquantaine de propositions qu’elle entend soumettre aux représentants des candidats à l’élection présidentielle. Son président, Louis Gallois, espère ainsi les interpeller et les faire réagir sur la pauvreté et l’exclusion qui touchent environ neuf millions de personnes en France. Mais surtout, celui qui a été à la tête de grandes entreprises espère inverser une tendance qui dure : parler du coût de la solidarité plutôt que de son apport. Car "la solidarité n’est pas un coût mais un investissement, dont tout le monde bénéficie", selon Louis Gallois.
25 propositions prioritaires
La nouvelle fédération, définie comme "le lobby de ceux qui n’ont pas de lobby" par son président, a réfléchi à une plate-forme d’une cinquantaine de propositions, regroupées autour de quatre axes : investir dans l’enfance et la jeunesse ; investir dans la prévention ; investir dans la citoyenneté ; investir dans des territoires plus solidaires. Parmi ces propositions, 25 sont prioritaires et concernent, notamment, le logement. Elle plaide pour la généralisation de l’encadrement des loyers à toutes les agglomérations tendues et l’obligation, pour toute opération de construction neuve, de comporter au moins un logement très social (PLAI) sur trois.
Une couverture logement universelle pour tous
Mettre en place une véritable couverture logement universelle s’adressant à tous, cofinancée par l’État, les partenaires sociaux et les bailleurs, par exemple, "permettrait aux bailleurs de se couvrir contre les risques locatifs (impayés de loyer, vacance entre deux locataires et dégradations du logement)", propose la FAS. La recherche systématique d’une alternative à l’expulsion, comme le relogement dans le parc social ou le parc privé à vocation sociale ou le maintien dans les lieux avec indemnisation du propriétaire plutôt que l’expulsion, est également évoquée.
Un revenu minimum décent de 850 €/mois
Revaloriser les aides au logement pour les adapter aux charges réellement supportées par les locataires, fixer dans chaque intercommunalité un objectif chiffré d’attributions de logements sociaux aux ménages sans domicile et mal-logées, équivalent au moins à un quart des attributions annuelles, sont des pistes suggérées par la fédération. Enfin, pour les migrants, la FAS pense "que les gens qui sont en France depuis au moins deux ans devraient se voir accorder un titre de séjour leur permettant d’accéder à l’emploi et au logement". Autre mesure phare qui concerne indirectement le logement, la fédération prescrit un revenu minimun décent de 850 € par mois, ouvert aux personnes sans emploi dès l’âge de 18 ans et attribué automatiquement. "Concrètement, si vous gagnez 500 €, vous avez le droit à 350 €. Mais, si vous gagnez 900 €, vous n’avez pas droit à ce revenu. Cette mesure coûterait environ 30 Md€, alors que le revenu universel s’élèverait à 400 Md€", précise Louis Gallois.