Dix mois après avoir lancé sa "révolution des transports", "tous azimuts et dans tous les domaines", Valérie Pécresse a dressé un premier bilan, le 6 septembre, devant la presse. Accompagnée de Stéphane Beaudet, en charge des transports, la présidente (LR) de la Région et d’IdF Mobilités, a fait le point sur les projets réalisés et les chantiers à venir. "Nous n’avons pas seulement mis un coup d’accélérateur, mais nous avons mis le turbo", pour répondre à un enjeu : "redonner du temps de vie aux Franciliens". Son plan, a-t-elle rappelé, nécessite un investissement de 24 Md€ sur la période 2016–2025. Il consiste à renouveler "massivement" le matériel roulant, créer de nouvelles dessertes, investir dans les nouvelles mobilités et les services, favoriser l’intermodalité, etc.
Ainsi, "sur les 708 trains à renouveler ou rénover, 158 ont déjà été mis en circulation sur les lignes A, B, C, H, J, K, L, U et R", précise Stéphane Beaudet. Au total, "10 Md€ de commandes ont déjà été initiés pour 530 trains".
Une enveloppe de 3 Md€ a été consacrée au déploiement de nouveaux services en gares. "239 lignes de bus ont été renforcées ou créées depuis 2016, dont six lignes électriques", et d’ici à la fin de l’année, "250 bus propres, électriques ou à gaz, circuleront en Ile-de-France", se félicite le binôme.
Parmi les chantiers à venir, citons ceux des lignes de tramway 12, 13 Express, des prolongements des trams 4 et 3, ou encore de la ligne 11 du métro… Sujet de taille pour le Syndicat : le développement des nouvelles mobilités. L’un des enjeux réside dans le développement du co-voiturage, selon Stéphane Beaudet. Car "si ce dispositif est désormais répandu pour les longs voyages, il peine à s’intégrer dans les trajets quotidiens". IdF Mobilités, accompagné de start-up, planche sur la question.
Le programme comprend également la modernisation de la billétique (avec le Smart Navigo et la suppression progressive du billet magnétique notamment), la création, au total, de 10 000 places de parking supplémentaires, le renforcement de la sécurité – 690 agents supplémentaires ont été déployés sur le réseau en deux ans, ainsi que des équipes de cyno-détection pour les colis suspects (cf. ci-contre) – et de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR), etc. Sur cette question justement, alors que "quatre Franciliens sur dix ont une mobilité réduite", il s’agit pour le Syndicat de proposer des itinéraires adaptés aux contraintes de chacun. En 2017, "15 gares ont été rendues accessibles aux PMR, 40 sont en travaux". D’ici à 2025, dans le cadre du Schéma directeur d’accessibilité (SDA) dans les transports, 266 gares devraient être concernées. En outre, une nouvelle version du calculateur d’itinéraires multimodal "Vianavigo" est en cours d’élaboration. Il doit intégrer toutes les nouvelles formes de mobilités, promet l’ex-Stif.
Pour financer son plan, Valérie Pécresse table sur des recettes à + 3 % par an jusqu’en 2021. Elle compte ainsi sur le Versement Transports (4 Md€ environ), l’apport des collectivités (1,5 Md€) et les recettes tarifaires. Ainsi que sur une recette supplémentaire – "en cours de réflexion" – et dont elle garde encore le secret.
Ravie de "la prise de conscience du gouvernement sur les mobilités du quotidien", Valérie Pécresse attend tout de même de l’Etat qu’il accélère sur deux dossiers. Alors que "les charges de centralité qui pèsent sur l’Ile-de-France sont immenses", elle souhaite une réponse claire sur "la régénération du réseau francilien, soit 800 M€ par an à inscrire dans le contrat Etat-SNCF Réseau" et sur les financements tardifs au titre du CPER : "il manque déjà 50 M€ pour 2017, je m’inquiète pour 2018". (JS)
Valérie Pécresse dresse le premier bilan de sa "révolution des transports"
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