L’association Centre-Ville en Mouvement (CVM) ne désespère pas et entend bien poursuivre son combat pour sauver les centres-bourgs en déshérence. Son objectif : convaincre le gouvernement de faire des centres-villes une grande cause nationale.
Devant la presse, le 7 décembre, à Montrouge (92), Patrick Vignal, député (LREM) de l’Hérault et président de Centre-Ville en Mouvement, insiste : "il ne s’agit pas seulement de vacance commerciale". Les cœurs de villes se meurent, en raison d’une désertification intersectorielle : l’habitat ancien tombe en décrépitude, au profit des marchands de sommeil, le manque de réflexion en matière de mobilité n’encourage pas les riverains à s’y rendre, la délocalisation des services publics enfoncent le clou… Bref, "c’est un projet de société" que l’association porte jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir. "Nous ne voulons pas de soins palliatifs" pour répondre à cette "urgence", mais une vraie volonté politique de la part du gouvernement. Les élus n’en démordent pas : ce sujet doit s’élever au rang de "grande cause nationale". Le terme "grandes causes locales, au pluriel", serait, pour Claude Risac, directeur des relations extérieures du groupe Casino, plus approprié au regard des "différents cas d’espèces". Les travaux menés par l’association, dont des audits réalisés auprès des élus, amènent à s’interroger sur l’angle d’attaque. Définir notament le bon échelon d’intervention. Pour Patrick Vignal, la bonne échelle est "régionale", mais l’Etat doit aussi fournir "un cadre, des outils", car "c’est par la loi que les maires reprendront la main sur la destinée de leur commune". Certes, "avec le PLU, nous pouvons bloquer l’étalement urbain", rappelle Jean-Loup Metton, ancien maire (NC) de Montrouge (92). Mais c’est loin d’être suffisant pour les membres de l’association.
Parmi les nombreuses propositions de CVM – présentées lors d’une précédente conférence de presse en septembre dernier (cf. DIF 1311) -, celle du moratoire d’un an sur les extensions des zones commerciales périphériques est certainement la plus emblématique, d’un point de vue politique en tout cas, à défaut d’avoir, un jour, un réel poids légal. Pour rappel, Bercy s’était opposé à mettre en place ce moratoire et l’avait fait savoir lors du colloque du CGEDD, "comment réconcilier ville et commerce ?", en octobre (cf. DIF 1318). "La politique est un rapport de force, on ne lâchera pas", assure Patrick Vignal, confiant : "je sens qu’il y a une volonté politique de la part d’Emmanuel Macron" sur ce sujet. CVM attend une réponse claire du gouvernement sur la question du moratoire. Et s’il dit non ? "On fera une pétition !".
En attendant, Centre-Ville en Mouvement compte distribuer aux maires des 36 000 communes de France, un "carnet de santé" à remplir, leur "arme fatale" pour évaluer l’étendue des dégâts pour chacune des villes et "prendre le pouls de la France". Autre initiative à retenir, la tenue d’une biennale européenne des centres-villes, en juin, à Metz.
D’ici là, les élus de l’association continueront à sensibiliser toutes les sphères, des ministères aux foncières. (JS)
> Les actions de Centre-Ville en Mouvement sur : www.grande-cause-nationale.fr
> A noter : le 15 décembre (au moment de notre bouclage), Jacques Mézard, ministre de la Cohesion des territoires, a présenté, à Rodez (12), son plan de revitalisation de centres des villes moyennes.
Centre-Ville en Mouvement poursuit le combat
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