Le 6 janvier, Immostat a publié les chiffres du quatrième et dernier trimestre 2016, offrant ainsi un panorama complet du dernier exercice du marché de l’immobilier d’entreprise en Ile-de-France.
BUREAUX. 669 400 m2 ont été placés entre le 1er octobre et le 31 décembre, ce qui représente une baisse de 11 % par rapport au dernier trimestre 2015. Au total, 2 410 400 m2 ont été transactés en 2016, soit une hausse de 7 %. La moyenne décennale (2 280 000 m2) a ainsi été dépassée. Guillaume Delattre, vice-président de BNP Paribas Real Estate Advisory France, y va de sa petite analyse : "le créneau des grandes surfaces (plus de 5 000 m2) rebondit nettement (+ 23 %) et avoisine les 900 000 m2 pour 65 transactions. Le marché des petites et moyennes surfaces (inférieures à 5 000 m2) se stabilise à un niveau particulièrement élevé, dépassant 1,5 million de m2. Sous ces bons résultats d’ensemble, les disparités géographiques restent néanmoins prépondérantes, affichant en particulier une proportion historiquement élevée des transactions dans Paris (46 %) ainsi qu’un niveau record à La Défense avec 275 000 m2 placés (+ 93 %)".
Toujours selon Immostat, qui réunit BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et DTZ, l’offre immédiate atteint 3 530 000 m2 (- 10 %). Le taux de vacance a enregistré une baisse significative, passant de 7,4 % à 6,7 %. Le plus fort recul de l’offre s’observe dans la capitale qui atteint un taux de disponibilité de seulement 3,3 %, ce qui entraîne une hausse notable des loyers parisiens, en particulier dans le QCA (+ 9 % en moyenne depuis deux ans). Pour autant, en 2016, le loyer facial des bureaux n’a pas évolué : 323 € HT HC/m2/an pour des biens de seconde main, 374 € HT HC/m2/an pour des biens neufs ou restructurés.
Au 1er janvier 2017, l’offre de bureaux en cours de construction s’élève à 1,1 million de m2 (+ 38 % sur un an). "Dans ce contexte, la baisse des taux de vacance devrait s’interrompre et laisser place à des tensions haussières sur l’offre disponible de bureaux franciliens courant 2017", remarque Richard Malle, directeur research de BNP Paribas Real Estate. Il ajoute : "toutefois, les intentions de lancement en blanc se réduisent déjà, permettant aujourd’hui d’écarter tout emballement de l’offre".
ENTREPÔTS. La demande placée en entrepôts de plus de 5 000 m2 en Ile-de-France (avec l’Oise) s’élève à 826 600 m2, en baisse de 24 % par rapport à l’année 2015. Sur la France entière, 3 023 000 m2 d’entrepôts de plus de 10 000 m2 ont été transactés (+ 19 %), dont 635 700 m2 en IDF. "2016 constitue une année record pour le marché logistique. Principal fait marquant, la percée du XXL s’impose sur le devant de la scène avec 1,1 million de m2 comptabilisé et déjà un volume supérieur anticipé pour 2017. Les clés-en-main atteignent un seuil historique avec une part de comptes-propres sans précédent. Le e-commerce et les démarches d’optimisation des distributeurs rythment les parcours immobiliers. Les marchés secondaires (hors dorsale Nord/Sud) affichent des performances inégalées, rassemblant la moitié des volumes placés. Au-delà de l’effervescence constatée en 2016, 2017 devrait confirmer l’excellente dynamique de marché", rapporte Didier Malherbe, directeur général Agency – I&L France de CBRE.
INVESTISSEMENTS. En Ile-de-France, le montant global des investissements en immobilier d’entreprise s’élève à 19,6 Md€ (- 4 %). La baisse s’avère être plus significative au quatrième trimestre : 6,9 Md€, – 19 %. Sur l’ensemble du territoire, en revanche, le bilan est plus que positif, comme en témoigne Laurent Boucher, président de BNP Paribas Real Estate Advisory France : "Les volumes investis en immobilier d’entreprise en France ont atteint 30,4 Md€ sur l’année 2016, réalisant le troisième meilleur cru historique, non loin des années 2015 (32 Md€) et 2007 (31 Md€). Les mega deals auront été très présents tout au long de l’année 2016, avec près de 80 transactions de plus de 100 M€ recensées". Près de 30 % des investissements ont été réalisés par des acquéreurs internationaux, notamment américains, britanniques et chinois.
Notons qu’en Ile-de-France, lors du dernier trimestre, les taux de rendement prime ont peu évolué dans Paris QCA (3,15 %) ou le Croissant Ouest (3,65 %), à l’inverse de La Défense (4,75 %), par exemple. "La fin d’année a performé, grâce aussi à quelques deals d’envergure. L’activité a notamment été forte sur les portefeuilles, y compris ceux proposant des profils d’actifs variés. 2016 se positionne ainsi à des niveaux très proches de 2015 en termes de volumes investis. Et les rendements prime ont continué à se comprimer un peu, malgré le rebond temporaire enregistré sur les taux longs. Certaines valeurs vénales atteignent donc des niveaux qui commencent à interpeller. Mais rien n’indique pour l’instant que la dynamique du marché s’interrompe en 2017", constate Nicolas Verdillon, directeur capital markets de CBRE. (BL)
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