Les maires franciliens veulent garder la main sur l'habitat

Les maires franciliens regrettent de ne pas être suffisamment et efficacement outillés pour répondre au défi du logement. Inquiétude qui a fait l'objet du dernier colloque de l'Association des maires d'Ile-de-France (Amif), le 15 novembre. "Brimés par l'instabilité institutionnelle", les élus voient la montée en puissance de l'intercommunalité, avec l'arrivée du PLUI, le transfert de la compétence habitat à la Métropole du Grand Paris (MGP) dès janvier 2017 et son articulation encore floue avec les services de la Région comme des obstacles à la conduite des politiques de logement. Autre obstacle à l'exercice de leurs prérogatives, la complexité de la réglementation du droit à l'urbanisme.
Malgré les bons chiffres de la construction en 2015 (près de 67 000 sur un objectif annuel de 70 000), la crise du logement en Ile-de-France est loin d'être résolue. Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire de Mennecy (91) et secrétaire général adjoint de l'Amif en charge du logement l'a rappelé : "1,2 million de Franciliens sont concernés par le mal logement ou l'habitat indigne et 56 623 ont opposé leur droit au logement auprès de l'Etat" (58 % des requêtes à l'échelle nationale). Sans compter les 80 000 attributions de logements sociaux par an en Ile-de-France pour plus de 600 000 ménages en attente. Le défi du logement revêt un caractère multiple. Et pour y répondre, la meilleure échelle est celle de la commune défend-t-on à l'Amif. Patrick Ollier, président de la MGP, a tenté de rassurer les maires en répétant que la métropole devait être considérée comme "un outil de simplification". Dominique Figeat, président de l'Observatoire régional du foncier (ORF) a, quant à lui, insisté sur l'importance du foncier comme levier phare de l'action publique. A ce titre, l'Amif entend se rapprocher davantage de l'Epfif (Etablissement foncier public d'Ile-de-France) pour aider les élus à mobiliser du foncier et équilibrer leurs opérations de construction de logements.